Qu’est ce que le crowdfunding ? Définition et exemple
Le crowdfunding est un concept venant tout droit des pays anglophones et signifiant « financement participatif ». Il consiste à utiliser la foule « crowd » afin de financer différents projets et ainsi, contourner les institutions traditionnelles du financement. Il existe différentes variantes du crowdfunding qui répondent à des besoins différents, tant du côté de l’investisseur (crowdfunder) que du côté de la personne ayant besoin du financement (crowdfundé).
Nous allons essayer de vous présenter les différents types de crowdfunding que vous pouvez rencontrer ainsi que les plateformes sur lesquelles vous pourrez vous rendre pour investir ou réaliser le projet de vos rêves.
Le crowdfunding sous toutes ses facettes
Comme nous vous l’avons dit plus haut, le crowdfunding se décline en différentes sous catégories qui correspondent chacune à des projets différents et des attentes différentes de la part des investisseurs. D’un point de vue historique, le crowdfunding a commencé à se développer vers 1995 quand internet a doucement gagné du terrain. Ce n’est qu’à partir des années 2000 qu’on a vraiment commencé à entendre parler du crowdfunding, principalement pour le financement d’albums, pour des groupes de musique. Depuis, le crowdfunding, ou financement participatif touche vraiment à tous les projets : financement d’un tour du monde, travaux, réparations suite à une catastrophe naturelle, lancement d’une start-up, ouverture d’une boulangerie… bref, il n’y a vraiment aucune limite pour le financement par cet intermédiaire.
A l’heure actuelle, une étude réalisée par la FPF pointe que 56% des Français savent ce qu’est le crowdfunding. Moins d’un Français sur 10 (7%) a déjà investi via une plateforme de financement participatif comme KissKissBankBank, Credit.fr, Kickstarter, Lendix,… et de nombreux autres dont nous aurons l’occasion de reparler plus tard. D’ici 2020, 43% des Français pourraient avoir pris part à un financement de type crowdfunding… toujours selon la même étude FPF.
Nous allons désormais vous présenter les différents types de crowdfunding, leur fonctionnement, leurs intérêts, spécificités ainsi que les plateformes sur lesquelles vous pouvez vous rendre afin de réaliser de tels investissements.
Le don
La première catégorie de crowdfunding dont nous voulons vous parler est le don. Comme vous pouvez vous en douter, il consiste à donner une partie de son argent à un projet, une association, sans exiger en retour aucune contrepartie financière. Il est donc parfaitement désintéressé et l’investisseur cherche là à mettre en avant sa générosité bien plus que de rechercher un rendement rentable comme nous pourrons le voir un peu plus tard.
Rien n’empêche cependant l’association, réceptrice du don, de faire un « contre-don » et de faire ainsi un petit geste symbolique afin de remercier le crowdfunder qui a effectué le don. Grâce au crowdfunding en don, les associations françaises récoltent chaque année plusieurs millions d’euros en France, et plusieurs milliards à travers le monde (notamment dans les pays anglophones où le crowdfunding par don est extrêmement développé).
Parmi les plateformes de financement participatif en don sans contrepartie, on peut citer HelloAsso qui fera l’intermédiaire entre les deux acteurs. Cette dernière a récemment annoncé qu’elle récoltait ainsi plus de 1 million d’euros tous les mois afin de reverser aux associations. En plus de cette plateforme, nous pouvons également citer BlueBees, Bulb in Town, Citizencase, Bankeez et de très nombreuses autres.
Le don avec contrepartie
Une autre sous catégorie du crowdfunding est le don avec contrepartie. Ici, vous investirez dans un projet en espérant avoir en échange une contrepartie, comme l’indique très bien son nom. Cela ce rapproche donc assez du troc. Parmi les plateformes majeures de ce marché, on retrouve le géant américain Kickstarter qui a levé plus de 900 millions d’euros en 2015. Sur le continent américain, les principales plateformes de crowdfunding en don avec contrepartie sont KissKissBankBank et Ulule.
Ces dernières proposent des contreparties très variables. Par exemple, vous allez choisir d’investir dans un chocolatier qui, selon le montant de votre investissement, vous enverra un petit emballage de chocolat, une grosse boite, voire même une boite tous les mois pendant 1 an. Plus votre investissement est important, plus la contrepartie sera importante. Malgré tout, cela demeure un don et la contrepartie est parfaitement décidée par l’emprunteur. Vous pourrez très facilement voir quelle sera le cadeau que vous recevrez au moment où vous découvrez le projet. Sur Kickstarter par exemple, vous aurez toutes les contreparties sur la droite de votre écran, à chaque fois, selon le montant que vous investissez, le cadeau varie et monte en gamme.
Dans le domaine de la musique, on retrouve souvent ce système de don en contrepartie. Par exemple, vous financez le projet, et, si il arrive à se concrétiser, vous recevrez un album ou une invitation à un concert par exemple. Souvent, pour ce type de projet, le « pré-achat » est utilisé. Cela consiste à effectuer un remboursement de tous les investisseurs si jamais un seuil n’est pas atteint. Une fois le seuil atteint, le projet est validé et les investisseurs peuvent alors attendre leur contrepartie pour leur crowdfunding.
Le prêt aux entreprises
On parle également de crowdlending. Il s’agit là d’une vraie manière de contourner les acteurs traditionnels du financement puisque les PME feront appel aux particuliers pour se financer, et non aux banques comme elles le faisaient jusqu’alors. Ici, l’investisseur prête donc de l’argent et attend de le recevoir en retour, avec ou sans intérêt, selon les conditions du contrat. Très souvent, les investisseurs recherchent ici des rendements assez élevés, de l’ordre de 5 à 10%.
Les grandes plateformes de crowdfunding (sous forme de crowdlending) sont Unilend, Credit.fr, Lendix, Lendopolis ou encore PretUp. En 2015, le numéro 1 du marché, Lendix, réalisait un chiffre d’affaire de 25 millions d’euros. Cette plateforme est on ne peut plus exigeante et ne prend vraiment que les meilleurs projets afin d’assurer aux investisseurs que les entreprises choisies ne fassent pas défaut.
Chez Lemon Way, autre plateforme de crowdfunding pour le prêt aux entreprises, les défauts des entreprises emprunteuses sont en partie remboursés ! Depuis le début de l’année 2015, les plateformes de crowdfunding doivent afficher sur leur site le taux de défauts des emprunteurs afin de prévenir les investisseurs des risques éventuellement encourus. En février 2017, l’UFC-Que Choisir mettait en garde face à des plateformes « accusées de surévaluer les rendements et d’atténuer les risques ». A l’heure actuelle, les prêts aux entreprises en crowdfunding ont plutôt tendance à stagner. Cela s’explique en grande partie par des prêts bancaires très bon marché et le manque de confiance des investisseurs dans les taux de rendement affichés.
Les prêts aux particuliers
Le crowdfunding permet également de réaliser des prêts aux particuliers, également appelés pair-à-pair ou encore peer to peer lending. Cela permet à un individu particulier (non entreprise) de réaliser un financement personnel en faisant appel aux investisseurs crowdfunders. Les plus grandes plateformes réalisant ce type de prêt mutualisent en général les portefeuilles de prêt afin de diversifier au maximum le risque. On peut notamment citer Younited Credit (anciennement Prêt d’Union), Lending Club aux Etats-Unis ou encore Zopa.
Afin que le risque pour le prêteur soit le plus faible possible, ce dernier ne choisit pas l’emprunteur dans lequel son épargne sera placée. Afin d’assurer encore une meilleure fiabilité, ces plateformes de crowdfunding pour particuliers sont en général associées à des banques qui assurent la transparence des opérations.
Le financement participatif en capital
Très répandu, le financement participatif en capital, également appelé equity crowdfunding en anglais permet aux investisseurs de prendre des parts dans des entreprises qui ne sont pas cotées en bourse. En contrepartie, ces derniers touchent des dividendes ainsi qu’une éventuelle plus-value entre leur valeur d’achat de l’action et la valeur de revente.
Parmi les célèbres plateformes d’equity crowdfunding, on peut notamment citer SmartAngels (qui a d’ailleurs un partenariat avec Fortuneo), Bulb in Town, investir99, Anaxago et de nombreux autres. Le choix de plateformes ne manque vraiment pas lorsqu’il s’agit de réaliser des investissements participatifs dans des entreprises non cotées. Tout investisseur participant à ce type de financement devient alors un actionnaire de la société. Très souvent, il s’agît de PME appartenant, par exemple, à des réseaux de business angels.
L’énorme avantage pour l’emprunteur faisant appel à ce type de financement est qu’il est extrêmement rapide et beaucoup plus simple à mettre sur pieds qu’une levée de fonds traditionnelle en bourse par exemple. De même, c’est beaucoup plus simple que d’obtenir un crédit auprès de la banque…
Du côté de l’investisseur, il y a également un avantage à faire de l’equity crowdfunding. En effet, ce dernier bénéficiera de déductions fiscales sur son impôt sur le revu, ISF ou profiteront de meilleures conditions sur leur PEA PME. Très souvent, ce type d’investissement séduit les proches et amis des emprunteurs. De fait, il n’est pas forcément nécessaire d’appartenir à un réseau de plate-forme pour trouver facilement des fonds pour réaliser son nouveaux projet.
Conclusion sur le crowdfunding
Comme vous avez pu le voir dans cet article, il existe (au moins) 5 formes différentes de crowdfunding. Toutes répondent à une demande différente, que ce soit du côté de l’investisseur et de l’emprunteur. A l’heure actuelle, le crowdfunding peine encore un peu à se faire une place en France. Et pour cause, la mentalité dans l’Hexagone est très différente de celle dans les pays Anglo-saxons d’où est né le crowdfunding à l’origine. De fait, pour toute la section don et equity crowdfunding, le proportions restent très négligeables en France comparé aux Etats-Unis ou à l’Angleterre. Pour vous donner une idée, Xerfi estime que le crowdfunding pèserait 1,6 milliard de dollars aux Etats-Unis alors qu’il ne serait que de 945 millions d’euros dans l’ensemble de l’Europe…
Malgré tout, les plateformes de crowdfunding ne cessent de se développer et les principaux acteurs (Fintech) se font de plus en plus racheter par de grandes banques ou passent des partenariats avec celles ci. On pense notamment à Crédit.fr et son partenariat avec Hello Bank! ou encore à KissKissBankBank, récemment racheté par la Banque Postale. La France gagne petit à petit du terrain et affiche une très belle croissance sur les dernières années. Entre 2013 et 2014, le financement participatif a ainsi été multiplié par 3 pour atteindre 152 millions d’euros.